Quel est le point commun entre la dyslexie et le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (le TDAH) ? D’abord, ce sont deux troubles neurodéveloppementaux qui affectent de nombreux enfants et adolescents. Ensuite, bien que ces troubles soient distincts, ils coexistent fréquemment. C’est un enjeu lors de la démarche diagnostique avec des professionnels de santé, mais c’est aussi une source de questionnements pour les parents. D’un côté, la dyslexie se manifeste par des difficultés à maîtriser et à automatiser les habiletés de lecture, tandis que le TDAH affecte l’attention, l’impulsivité et parfois l’hyperactivité. Lorsqu’ils sont associés, ces deux troubles peuvent amplifier les difficultés scolaires et relationnelles de l’enfant, rendant la mise en place de stratégies d’intervention d’autant plus complexe. Aujourd’hui, nous allons étudier les liens entre la dyslexie et le TDAH, les facteurs sous-jacents de cette comorbidité, ainsi que les implications en termes de diagnostic et de prise en charge.

TDAH et dyslexie : prévalence et cooccurrence

Non seulement un trouble déficitaire d’attention et une dyslexie peuvent cohabiter, mais le TDAH constitue même la comorbidité la plus fréquente chez les personnes dyslexiques. En effet, de nombreuses études évoquent de 20 à 40 % des individus ayant une dyslexie qui présentent également un TDAH, et inversement. Autrement dit, il ne s’agit pas d’un hasard !

Par ailleurs, la dyslexie affecte environ 5 à 10 % de la population, tandis que le TDAH touche de 5 à 7 % des enfants. Il s’agit d’une intersection statistiquement significative, qui suggère qu’il pourrait y avoir des mécanismes partagés entre ces deux troubles. Voyons cela de plus près !

Mécanismes neurologiques et étiologiques 

Parlons d’abord des différences entre ces deux troubles du développement. 

La dyslexie est principalement liée à des anomalies au niveau du fonctionnement cérébral impliqué dans le traitement du langage (notamment dans les régions temporo-pariétales et occipito-temporales de l’hémisphère gauche). De son côté, le TDAH est associé à des dysfonctionnements dans les réseaux neuronaux en lien avec l’attention et les fonctions exécutives.

Le point commun entre dyslexie et TDAH, c’est le chevauchement de certaines régions cérébrales. Par exemple, le cortex préfrontal et les réseaux attentionnels peuvent être impliqués dans les deux troubles. Cela peut expliquer pourquoi certaines difficultés d’attention et de traitement de l’information apparaissent chez les individus avec une dyslexie ou avec un TDAH, voire les deux !
Du côté des hypothèses explicatives, on va également retrouver des similitudes, particulièrement au niveau des facteurs génétiques. En l’occurrence, des études sur les familles et les jumeaux suggèrent que la dyslexie et le TDAH peuvent partager une base génétique commune.

TDAH et dyslexie

Manifestations cliniques du trouble attentionnel et du trouble du langage écrit

Prenons un enfant porteur d’un trouble spécifique de lecture, comme une dyslexie phonologique qui se caractérise principalement par une grande difficulté à manipuler les sons de la langue. Les symptômes d’inattention du TDAH peuvent notablement aggraver les difficultés de lecture liées à cette dyslexie, car l’enfant ne dispose pas des ressources attentionnelles et cognitives nécessaires aux efforts de déchiffrage. 

À noter : Il est important de différencier les difficultés spécifiques à chaque trouble et c’est là tout l’enjeu d’un bilan orthophonique, entre autres démarches diagnostiques. En effet, un enfant dyslexique peut avoir du mal à lire, mais son attention en classe peut être intacte. A contrario, un enfant avec un TDAH peut avoir des difficultés à se concentrer, mais lire correctement lorsqu’il parvient à mobiliser ses ressources attentionnelles.

Prise en charge du TDAH avec ou sans dyslexie

Première chose à savoir : l’approche d’un TDAH et/ou d’une dyslexie doit être multidisciplinaire. Adopter une approche holistique, cela signifie combiner des interventions spécifiques à la dyslexie (telles qu’une prise en charge orthophonique) avec des interventions pour le TDAH (comme des stratégies comportementales ou de gestion de l’attention).

Étant donné la cooccurrence fréquente entre ces deux troubles neurodéveloppementaux, il est important de les diagnostiquer correctement pour éviter de confondre les symptômes. Il n’est pas rare que des difficultés d’attention liées à la dyslexie puissent être prises à tort pour des symptômes de trouble déficitaire de l’attention et vice versa.

Double déficit : quand les troubles se cumulent

L’hypothèse du double déficit est un concept de psychologie cognitive qui affirme qu’une combinaison de deux déficits distincts peut avoir un effet plus prononcé que chacun des déficits pris isolément. 

Cette hypothèse est souvent utilisée pour expliquer des troubles neurodéveloppementaux comme la dyslexie et le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. Elle postule que lorsqu’une personne présente ces deux troubles, l’effet combiné des déficits sous-jacents peut entraîner des difficultés de fonctionnement plus sévères que si elle n’avait qu’un seul de ces troubles.

L’idée, c’est que plusieurs mécanismes cognitifs peuvent être perturbés simultanément, ce qui crée un effet cumulatif. 

Mon enfant a un TDAH et une dyslexie

Prenons l’exemple de Hugo, un enfant de 11 ans, présentant à la fois un trouble spécifique du langage écrit et un trouble déficitaire d’attention avec hyperactivité associée. Selon l’hypothèse du double déficit, deux déficits cognitifs principaux seraient à l’origine des difficultés que Hugo va rencontrer à l’école. 

  1. Déficit phonologique lié à la dyslexie

Ici, la dyslexie de Hugo est principalement associée à des difficultés dans la conscience phonologique, c’est-à-dire la capacité à percevoir, segmenter et manipuler les sons de la langue. Ce déficit rend la lecture difficile, car Hugo a du mal à établir des correspondances entre les lettres (graphèmes) et les sons (phonèmes). Autrement dit, le déchiffrage est problématique, ce qui a pour conséquence principale de ralentir son apprentissage de la lecture.

  1. Déficit de l’attention ou des fonctions exécutives lié au TDAH

Le trouble déficitaire d’attention avec/sans hyperactivité, en revanche, est caractérisé par des difficultés à maintenir l’attention, à inhiber les distractions et à organiser les tâches. On imagine aisément que cela peut affecter les compétences d’apprentissage globales de Hugo, y compris en lecture.

Pourquoi ? Parce que Hugo, à cause du TDAH, va avoir des difficultés à rester concentré pendant les exercices de lecture, à organiser ses pensées à l’oral comme à l’écrit et plus généralement à suivre les instructions de son enseignante. Donc, cela complique encore plus l’acquisition de compétences en lecture et en écriture, et dans d’autres matières aussi, d’ailleurs. 

Percevez-vous l’interaction négative, ici ? 

Hugo se retrouve dans une situation où il est confronté à des obstacles multiples, chacun renforçant l’autre, ralentissant le développement de compétences de base telles qu’une lecture fluide. Bon à savoir : L’hypothèse du double déficit explique comment la combinaison de déficits cognitifs distincts, ici la conscience phonologique et l’attention, peut entraîner des difficultés d’apprentissage plus sévères chez les enfants avec une dyslexie et un TDAH. Pour une prise en charge adaptée, on va donc devoir cibler les deux types de déficits, ce qui commence par une pose de diagnostic précise.

Utilisation de Forbrain pour le TDAH et la dyslexie

Prise en charge multisensorielle : l’exemple du casque Forbrain

Vous vous demandez maintenant comment aider votre enfant, à la fois sur l’aspect attentionnel et sur celui du trouble du langage écrit ? Voici une piste concrète.

Le casque Forbrain est un outil de stimulation auditive conçu pour améliorer (entre autres) la concentration et la cognition en utilisant un retour audio particulier, la « boucle vocale dynamique ». Contrairement aux écouteurs traditionnels qui transmettent le son via l’air, Forbrain utilise des écouteurs à conduction osseuse placés sur les os du crâne, juste devant les oreilles. Cela permet au son de se propager directement à l’oreille interne via ces os, en contournant l’oreille externe et moyenne.

Ensuite, le casque capte la voix de l’utilisateur via un microphone et la restitue de manière modifiée, en améliorant la clarté du retour auditif et en augmentant la conscience des sons produits. Cette boucle vocale renforce le contrôle de la voix, mais aussi la mémoire auditive et l’attention.

  • Effets du casque Forbrain sur le TDAH 

Forbrain vise à capter l’attention de l’utilisateur en modifiant la manière dont il perçoit sa propre voix. Cette stimulation auditive aide les personnes porteuses d’un TDAH à se concentrer davantage lors des tâches nécessitant une attention soutenue.

Par ailleurs, en améliorant la perception de sa propre voix, Forbrain favorise une autorégulation de la parole. Cela peut être bénéfique pour les personnes souffrant de TDAH, qui ont souvent des difficultés avec la gestion de l’impulsion verbale.

  • Effets potentiels sur la dyslexie

Forbrain, en modifiant le retour auditif, va renforcer la conscience des sons produits par la voix et aider les enfants dyslexiques à mieux percevoir et différencier les phonèmes, d’autant plus dans le cadre d’une dyslexie de type phonologique.

En augmentant la clarté du retour auditif, Forbrain améliore aussi la lecture à haute voix, qui reste longtemps une compétence problématique pour la majorité des personnes dyslexiques. Par quel processus ? En fait, le retour auditif modifié invite à corriger la prononciation en rendant les erreurs de lecture plus repérables.

Savez-vous que les troubles de la mémoire sont fréquents dans un tableau dyslexique ? Forbrain stimule de manière répétée les circuits auditifs, ce qui peut renforcer cette mémoire auditive, notamment à court terme, et faciliter l’apprentissage de nouveaux mots ou concepts.

Important : Forbrain peut être utilisé en complément d’autres interventions, telles que la thérapie comportementale, la prise en charge orthophonique ou la médication, selon les besoins individuels.

En conclusion, la cooccurrence de la dyslexie et du TDAH représente indéniablement une gageure, mais il est important de l’identifier pour mieux la prendre en charge. En tant que parents, sachez que vous disposez d’outils efficaces pour aider votre enfant à progresser, même en cas de comorbidité des troubles. Grâce à une prise en charge multidisciplinaire adaptée, chaque enfant peut développer ses capacités. Avec de la patience et des interventions appropriées, vous verrez que l’avenir de votre enfant est rempli de possibilités, même s’il est porteur d’un trouble neurodéveloppemental !

Ressources

Le puissant outil qui stimule votre cerveau | Forbrain

Mémoire « Dyslexie et déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité »

Ces enfants qui souffrent en silence de la dyslexie : un diagnostic méconnu, souvent tardif et confondu avec le TDAH

Les troubles psychiatriques et psychocognitifs associés à la dyslexie de développement : un enjeu clinique et scientifique

Étiologie génétique et cognitive de l’association entre les habiletés en lecture et les dimensions du trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)

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