Les troubles de l’oreille interne, bien que souvent méconnus du grand public, peuvent avoir un impact significatif sur la vie des patients qui en souffrent. En France, environ 300 000 personnes sont porteuses de troubles vestibulaires et consultent souvent en première intention pour des crises vertigineuses. Pour comprendre les troubles vestibulaires, il est essentiel de connaître le système où ils se développent. Il s’agit d’un ensemble complexe de structures situées dans l’oreille interne. Ce système est notamment responsable de notre sens de l’équilibre. Il comprend les canaux semi-circulaires, qui détectent les mouvements de rotation de la tête, et l’utricule et le saccule, qui détectent les changements de position de la tête par rapport à la gravité. Maintenant que le décor est posé, découvrons ensemble quelles sont les causes des troubles vestibulaires et comment améliorer les symptômes liés à l’oreille interne.
Les causes des troubles vestibulaires
De la même façon qu’il existe plusieurs troubles vestibulaires, il existe différentes causes à leur déclenchement. Voyons-les en détail !
- Les vertiges positionnels paroxystiques bénins (VPPB)
Ces vertiges sont causés par des cristaux de carbonate de calcium qui se détachent de leur emplacement normal dans l’oreille interne. Ils se déplacent alors dans les canaux semi-circulaires, une partie du système vestibulaire qui détecte les mouvements de rotation de la tête. Ce déplacement des cristaux provoque des sensations de vertige lorsque la tête adopte certaines positions, le plus souvent en position couchée.
- Le labyrinthe inflammatoire
Il s’agit d’un trouble souvent causé par une infection virale, comme la labyrinthite ou la névrite vestibulaire qui s’accompagnent de nausées ou d’une sensation d’étourdissement. Ces affections provoquent une inflammation du labyrinthe qui joue un rôle prépondérant puisqu’il comprend la cochlée pour l’audition et le vestibule pour l’équilibre. Cela entraîne des vertiges, des troubles de l’équilibre et parfois même une perte auditive.
- La maladie de Ménière
Dans la maladie de Ménière, une affection chronique de l’oreille interne va provoquer des vertiges récurrents, une perte auditive, ainsi que des acouphènes de type bourdonnement. En outre, on décrit habituellement une sensation de pression au niveau de l’oreille.
- Le traumatisme crânien
Les blessures traumatiques à la tête peuvent endommager le système vestibulaire, entraînant des vertiges et des troubles de l’équilibre. C’est le cas lors d’un accident de voiture avec traumatisme crânien ou lorsqu’on reçoit un mauvais coup à la tête lors d’un match de rugby, par exemple.
- Les tumeurs vestibulaires
Il s’agit là d’un cas de figure rare, mais il est important de citer les tumeurs bénignes du nerf vestibulaire. Le signe d’appel est souvent une perte auditive et des vertiges persistants. Une IRM va pouvoir révéler la présence ou non d’une tumeur bénigne sur le nerf vestibulaire, qui expliquerait les symptômes.
- Les déficits vestibulaires congénitaux
Parfois, les troubles vestibulaires peuvent être présents dès la naissance, en raison de malformations congénitales du système vestibulaire. On observe alors des signes de déséquilibre et des mouvements de tête caractéristiques dès les premiers mois du bébé.
Le dépistage des troubles de l’oreille interne
Maintenant que nous avons décrit les causes potentielles des différents troubles vestibulaires, voyons comment les dépister et vers quel professionnel de santé se tourner pour cela.
Les professionnels de santé spécialistes des troubles vestibulaires
Le médecin généraliste
Prenons le cas d’une personne qui présente des symptômes tels que des pertes d’équilibre ou des étourdissements. Le premier pas vers le diagnostic est de consulter un médecin généraliste. C’est lui qui peut évaluer en première intention les symptômes, réaliser l’examen clinique et recommander des examens plus approfondis, le cas échéant.
Parfois, le médecin généraliste va même directement adresser son patient à un ORL pour des tests vestibulaires spécifiques.
L’ORL
Les ORL sont évidemment les spécialistes du diagnostic et du traitement des troubles vestibulaires. Ils peuvent effectuer des tests spécifiques pour évaluer la fonction vestibulaire, tels que la vidéonystagmographie (VNG) ou la vectonystagmographie (VGN).
Le neurologue
Parfois, des troubles neurologiques majeurs sont observés, de façon concomitante aux troubles vestibulaires. Une consultation avec un neurologue peut alors être nécessaire. En effet, les troubles vestibulaires peuvent parfois être liés à des problèmes neurologiques dans un spectre plus large, notamment dans le cadre d’un traumatisme crânien, par exemple.
Les examens qui diagnostiquent un trouble de l’oreille interne
Lorsqu’un médecin suspecte un trouble vestibulaire, il peut avoir recours à 3 examens diagnostiques.
La vidéonystagmographie évalue la fonction des voies vestibulaires et oculomotrices en enregistrant les mouvements des yeux, en réponse à des stimuli spécifiques.
L’épreuve de Dix-Hallpike est utilisée pour diagnostiquer le trouble vestibulaire en provoquant des mouvements de tête spécifiques pour déclencher les symptômes. Voici à quoi ressemble cette manœuvre !
L’IRM permet enfin de rechercher des anomalies structurelles, comme des tumeurs vestibulaires, par exemple.
Les répercussions des troubles vestibulaires
Perte auditive, troubles de l’équilibre, sensation de pression au niveau des oreilles, les troubles de l’oreille interne ont des conséquences sur la qualité de vie globale des personnes. Mais quels sont les impacts réels sur la vie quotidienne ?
- Les vertiges à répétition peuvent rendre difficile la réalisation des tâches quotidiennes, telles que marcher, monter des escaliers, conduire ou travailler. Surtout lorsque les crises surviennent de façon imprévisible.
- Les troubles vestibulaires sont aussi responsables d’un stress émotionnel important. Par exemple, après avoir souffert d’une labyrinthite, un patient peut développer une anxiété significative chaque fois qu’il ressent un début de vertige, craignant que la crise ne devienne incontrôlable.
- La lutte constante contre les étourdissements peut également conduire à une fatigue chronique. De plus, certaines personnes évitent les activités sociales par peur des épisodes de vertiges en public. La qualité de vie globale s’en trouve naturellement diminuée.
- L’impact professionnel des troubles vestibulaires est réel. Les crises peuvent entraîner des absences au travail, une diminution de la productivité et parfois même une incapacité totale à travailler dans certains environnements.
Enfin, il faut mentionner que, souvent, les troubles vestibulaires sont mal compris par l’entourage personnel et professionnel du fait de l’invisibilité du handicap.
La prise en charge des maladies vestibulaires
L’approche thérapeutique des troubles vestibulaires est polymorphe. Le plus souvent, elles combinent une prise médicamenteuse et une rééducation pratiquée par des kinésithérapeutes spécialisés.
Le but : redonner aux patients une meilleure qualité de vie quotidienne.
Côté médicamentation, des anti-vertigineux peuvent être prescrits pour aider à contrôler les symptômes, en particulier lors de crises aiguës. Cela permet aux personnes de fonctionner de manière plus stable au quotidien.
Ensuite, la rééducation en kinésithérapie est l’une des approches les plus efficaces pour de nombreux troubles de l’oreille interne. Au programme : des exercices spécifiques pour rétablir l’équilibre, réduire les vertiges et améliorer la coordination des mouvements. En bonus : un accompagnement régulier du moral des patients.
Enfin, le kinésithérapeute ou l’ORL peuvent procéder à une manœuvre de libération des cristaux chez les patients porteurs de vertiges positionnels paroxystiques bénins, dans le but de repositionner les cristaux dans l’oreille interne. On appelle cela la manœuvre d’Epley.
Nos astuces pour réduire les troubles vestibulaires
En complément d’une prise en charge médicale et paramédicale, vous pouvez appliquer quelques conseils pour améliorer les symptômes au quotidien.
Exercices d’équilibre : Marcher en ligne droite, sur des surfaces inégales ou sur des coussins d’air peut aider à améliorer l’équilibre et la proprioception. De même, l’utilisation d’une planche d’équilibre Wobbel aide à renforcer les muscles des jambes et à améliorer la stabilité générale.
Techniques de relaxation : La méditation, la sophrologie, le yoga ou d’autres techniques de respiration peuvent aider à réduire l’anxiété associée aux vertiges.
Programme Soundsory : Associant l’écoute de musique avec des exercices de motricité, le programme Soundsory a une action bénéfique sur la coordination oeil/main, les réflexes, mais aussi sur le système sensoriel global (visuel, auditif, tactile, vestibulaire et proprioceptif).
Les avantages du programme Soundsory ?
- Il s’adapte à tous les âges et à tous les niveaux.
- Il est simple d’utilisation, dans le confort de votre maison.
- Il est complémentaire à la prise en charge médicale des troubles vestibulaires.
- Il s’appuie sur la neuroplasticité du cerveau.
Bonus : Sur le site internet de Soundsory, vous pouvez télécharger des exercices gratuits pour tester les séances !