Vous l’avez sûrement remarqué si vous avez contacté un cabinet d’orthophonie pour un rendez-vous de bilan, il est parfois difficile de trouver un professionnel disponible. Et, quand on y arrive, les séances peuvent être très (trop) espacées pour des raisons de planning. Les orthophonistes font leur maximum pour répondre à la demande, mais les listes d’attente s’allongent… Beaucoup de parents souhaitent donc pouvoir s’impliquer davantage au quotidien. En effet, pour aider leur enfant à surmonter un problème de langage ou d’apprentissage, la reprise d’exercices d’orthophonie à la maison est une très bonne idée ! Bien sûr, il n’est pas question de remplacer les séances d’orthophonie, mais de potentialiser les efforts que votre enfant (et vous-même) pouvez fournir dans cette prise en charge. Vous trouverez dans cet article des conseils et des idées de matériel pour soutenir et accompagner votre enfant à la maison !

Écoutez les conseils des professionnels

Première action essentielle : vous renseigner auprès d’une professionnelle du langage et de la communication pour établir la meilleure guidance parentale possible. Depuis le 25 février 2022, les orthophonistes peuvent pratiquer un « bilan de prévention et d’accompagnement parental ». Ce bilan est facturé 50 euros. Il est différent du bilan orthophonique traditionnel qui cible un domaine d’intervention :  Bilan de la phonation, Bilan de la communication et du langage écrit, Bilan des bégaiements et des autres troubles de la fluence, etc.  

Ce bilan de prévention donne lieu à un compte-rendu écrit et prévoit des conseils de guidance parentale. Le but, c’est de dépister précocement un trouble du langage oral, par exemple, et d’intervenir avant qu’il ne s’ancre. 

À l’issue du bilan, l’orthophoniste va donc dispenser des conseils spécifiques aux parents.  Ils sont précieux pour vous orienter sur les exercices à faire et à éviter, les mots à employer, le ton et la posture à adopter. De cette façon, vous saurez quoi mettre en place à la maison pour accompagner efficacement votre enfant, au quotidien, selon les difficultés repérées pendant le bilan. 

N’hésitez pas à confier vos inquiétudes, vos contraintes. L’orthophoniste est aussi là pour vous aider à vous ajuster au développement de votre enfant. Être stimulant sans brûler les étapes dans l’acquisition du langage, ce n’est pas facile. Avoir un œil extérieur et objectif sur la situation est aidant. 

Par ailleurs, l’orthophoniste pourra aussi vous orienter vers d’autres professionnels, le cas échéant (psychomotricien, psychologue, ergothérapeute…).

Prenez du recul sur la situation de votre enfant

Reprendre des exercices d’orthophonie à la maison, c’est une chose. Vous transformer en thérapeute improvisé, c’en est une autre. Votre travail de parent est le plus important. Vous êtes le modèle de votre enfant. Vous pouvez proposer des situations d’apprentissage, mais il est important de rester avant tout un partenaire de langage naturel et aimant.

Rappelez-vous que vous n’êtes pas un professionnel et que le lien émotionnel qui vous lie à votre enfant peut aussi vous empêcher d’être pragmatique. Par ailleurs, s’impliquer signifie que vous puissiez accorder du temps en plus de vos obligations quotidiennes. Cela nécessite de s’organiser pour ouvrir des parenthèses qualitatives dans votre emploi du temps.
Il n’est pas question de passer en force, de générer de la fatigue ou de la frustration supplémentaire en imposant à votre enfant à des exercices contraignants. Tout doit se faire dans la coopération et la bienveillance. Si vous sentez que vous perdez patience, tournez-vous vers des supports très ludiques : on a l’impression de jouer et pourtant, on travaille !

La répétition : meilleure alliée des orthophonistes à la maison 

Un enfant apprend en observant et en répétant, jusqu’à assimiler le concept qu’on lui présente. Mais il n’est pas utile de répéter 100 fois de façon monotone. Le secret, c’est d’induire une répétition avec différents supports. 

Attention, on ne cherche pas à ordonner à un enfant de répéter un mot qu’il ne parvient pas à articuler. Cela ne ferait que lui mettre une pression inutile et ancrer son appréhension de « mal » parler. 

Imaginons que votre enfant soit porteur d’un trouble d’articulation. Vous pouvez : 

  • L’aider à trouver le bon positionnement de langue devant le miroir en faisant un concours de grimaces.
  • Jouer à un jeu spécifiquement pensé pour l’articulation.
  • Dénicher un livre qui reprend ce concept.
  • Fabriquer un jeu de cartes focalisé sur le son manquant.
  • Le faire répéter des mots grâce au casque Forbrain et à son retour vocal

Changez vos habitudes pour travailler avec votre enfant

L’accompagnement parental, c’est aussi se demander ce qu’on peut changer dans nos réflexes quotidiens de parent pour mieux guider son enfant dans son développement langagier. 

Il n’est pas question de vous culpabiliser, ni de vous surcharger ou d’opérer un virage à 180°. Mais, il peut être intéressant d’observer ce qui s’est mis en place à la maison, plus ou moins consciemment, pour voir comment faire évoluer les choses. 

  1. Pointez les réussites

Un enfant avec un trouble du langage est sans arrêt mis en échec, même s’il compense spontanément. Alors, il est important de l’aider à voir ses progrès et ses compétences, aussi bien son langage qu’en matière de sport, d’arts plastiques ou de musique ! Nourrir sa confiance en lui, c’est lui donner une base solide.

  1. Favorisez les moments de calme

Notre vie est trépidante, les écrans sont partout, les activités s’enchaînent. Alors, autant que possible, cultivez le silence. Un environnement calme invite à la discussion, au jeu, au repos de l’esprit. Trop de stimulation fatigue votre enfant, cognitivement, sans même s’en apercevoir.

Dans un environnement favorable, on peut être à l’écoute, poser des questions. L’enfant vous regarde, entend votre modèle de langage, vous observe et sera enclin à vous imiter. 

Faire quelque chose avec vous, c’est la meilleure situation d’apprentissage possible pour votre enfant, qu’il s’agisse d’une recette de cuisine, d’un dessin ou même de plier le linge ! 

  1. Lisez sans modération

À tout âge, la lecture est un support formidable. C’est d’abord un moment de plaisir partagé, une activité à faire ensemble. D’un point de vue orthophonique, la lecture permet d’apprivoiser la langue (différente de celle du quotidien), de découvrir des mots nouveaux, de nouvelles expériences sensorielles.  

Si votre enfant sait lire, partagez les dialogues à tour de rôle. Choisissez une lecture avec un univers qu’il apprécie, sans juger ses choix. Si le sujet le touche, les bénéfices qu’il va tirer de ses moments avec vous n’en seront que plus grands. 

La bonne idée : Utilisez le casque Forbrain et son micro secondaire pour lire à voix haute avec votre enfant !
Orthophonie à la maison avec Forbrain

Et maintenant, travaillons ! 

Voici une liste non exhaustive de matériels, jeux et activités que vous pouvez mettre en place pour soutenir votre enfant à la maison. N’hésitez pas à demander conseil à votre orthophoniste pour compléter votre action.

Exercices de lecture

Pour des difficultés en lecture, le jeu est roi ! En effet, les enfants qui ont du mal à mettre en place le langage écrit se trouvent en échec toute la journée à l’école, alors un peu de légèreté leur fait du bien.

N’hésitez pas à vous procurer des jeux de lettres adaptés à l’âge de votre enfant comme Les lettres magnétiques, les coffrets J’apprends à lire ou La petite école. Jouez, détournez les règles, amusez-vous !

Exercices de mémoire

Place aux jeux de Mémory, du plus simple au plus élaboré, sur tous les thèmes qui motivent votre enfant. Les enfants apprécient aussi beaucoup le Simon. Quant à la mémoire auditive, vous pouvez jouer au serveur : l’enfant est le serveur et doit retenir votre commande, qui s’allonge petit à petit.

Exercices d’écriture 

Pour travailler à la maison une potentielle dysgraphie, pas besoin d’écrire ! Surprenant ? Pas tant que ça… L’idée, ce n’est pas de mettre votre enfant en position de difficulté, mais d’aller à la base des troubles. Ici, faire une « gymnastique des doigts » peut se révéler intéressant.

Faire de la pâte à modeler, écrire dans un fond de farine, exécuter des chorégraphies avec les mains, écrire dans le sable avec un bâton, colorier un mandala, s’exercer au découpage, peindre avec les mains, réaliser des cartes à gratter ou des mosaïques autocollantes… Vous avez le choix ! 

Cadeau : Vous trouverez ici des fiches amusantes à proposer à votre enfant pour s’exercer au découpage ! 

Exercices d’articulation

Pour bien articuler, il faut de bons outils : une sphère faciale efficace. Il ne s’agit pas de muscler cette zone, mais de faire prendre conscience à l’enfant des mouvements qu’il peut réaliser et d’y arriver avec aisance. On peut : 

  • Travailler le souffle buccal en soufflant dans une paille, sur la mousse du bain, sur la flamme d’une bougie.
  • Travailler le souffle par le nez avec une flûte nasale.
  • Toucher avec la langue des petits points de confiture disposés autour de la bouche.
  • Faire des concours de grimaces devant le miroir.
  • Imiter les bruits lorsque vous faites un loto des sons.
  • Utiliser le casque Forbrain à retour vocal pour permettre à votre enfant de percevoir le son de sa voix en temps réel et l’aider à auto-corriger son articulation.

Voilà un petit panel d’activités que vous pouvez mettre en place à la maison pour maximiser les effets de l’orthophonie ! Vous avez un rôle important à jouer. Vous faites la différence parce que vous êtes le meilleur modèle pour votre enfant. Chaque activité que vous faites avec lui à la maison est une aide précieuse pour l’aider à développer la confiance dont il a besoin. Certes, chaque enfant est différent et a donc des besoins, des intérêts et un rythme de développement différents. Toutefois, tous aiment jouer, ont besoin de communiquer et d’être compris. Pauline Kergomard disait : « Le jeu, c’est le travail de l’enfant. C’est son métier. C’est sa vie ». Jouer, communiquer, et écouter sont vraiment les meilleurs outils pour faire de l’orthophonie à la maison !

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