La motricité fine, appelée aussi coordination motrice fine, décrit la capacité à contrôler et à coordonner les mouvements des petites structures musculaires, principalement dans les mains et les doigts. Elle concerne les mouvements précis et délicats, qui nécessitent une dextérité fine. Par exemple, le dessin, la couture, l’habillage ou l’écriture. On observe par exemple chez les enfants porteurs de dysgraphie des anomalies dans la gestion de cette coordination au niveau des mains. En effet, former des lettres et des chiffres requiert une motricité fine développée. Au-delà de ça, des difficultés en motricité fine peuvent être handicapantes dans la réalisation des activités quotidiennes, pour une qualité de vie optimale. La bonne nouvelle, c’est que la motricité fine peut être améliorée via des exercices spécifiques que nous allons vous présenter dans cet article !

Comment fonctionne la motricité fine ?

Pour schématiser, on pourrait dire que la motricité fine est le prolongement naturel de la motricité globale. Elle met en jeu tout un enchaînement de réactions physiologiques pour arriver à l’écriture d’une lettre ou au boutonnage d’une veste, avec comme piliers le système nerveux central et le système musculaire périphérique. 

  1. Première étape : la signalisation nerveuse 

Le processus de coordination fine commence dans le cerveau, où les régions responsables du contrôle moteur envoient des signaux électriques le long des voies nerveuses, vers la moelle épinière et les nerfs périphériques. Ces signaux contiennent des instructions précises sur les mouvements à effectuer.

  1. Deuxième étape : la transmission des signaux aux muscles

Les signaux électriques parcourent ensuite les nerfs périphériques jusqu’aux muscles des mains et des doigts. Ils déclenchent la libération de neurotransmetteurs au niveau des jonctions neuromusculaires. S’ensuit alors la contraction des fibres musculaires nécessaires pour effectuer le mouvement désiré.

  1. Troisième étape : la contraction musculaire 

À ce stade, les muscles des mains et des doigts se contractent de manière coordonnée pour produire le mouvement souhaité. Il faut savoir que la motricité fine exige des contractions musculaires subtiles, contrôlées par des unités motrices individuelles au sein des muscles.

  1. Quatrième étape : la coordination des mouvements

Pendant le mouvement, le cerveau va ajuster continuellement les signaux nerveux envoyés aux muscles, pour maintenir la précision du geste. À cette fin, il combine régulation de la force musculaire, de la vitesse et de la direction du mouvement vers l’objectif souhaité.

  1. Cinquième étape : la rétroaction sensorielle

Durant ces mouvements fins, des informations sensorielles sont également envoyées au cerveau depuis les récepteurs sensoriels situés dans les mains et les doigts (donc, dans le sens « retour »). Cette rétroaction sensorielle aide le cerveau à affiner les mouvements en fonction des sensations proprioceptives.

Enfin, il faut savoir qu’à mesure que les mouvements sont répétés, ils se perfectionnent. Le cerveau développe même de nouvelles connexions neuronales et renforce les voies nerveuses impliquées dans la motricité fine. 
C’est ce qui s’appelle la neuroplasticité, autrement dit la capacité du cerveau à s’adapter et à se remodeler en réponse à l’expérience.

Les stades de développement de la motricité fine

D’un point de vue développemental, la motricité fine est marquée par des stades distincts. Il est important de les connaître pour comprendre comment les troubles peuvent s’installer et surtout comment certaines remédiations peuvent améliorer les gestes fins, comme l’écriture. 

Le stade de la préhension palmaire, entre 0 et 6 mois

À ce stade, les nourrissons utilisent leurs paumes pour explorer les objets. Leur capacité de préhension est instinctive. Ils saisissent les objets en fermant leur main autour d’eux, sans distinction de taille ou de forme. C’est la base du développement ultérieur de la motricité fine.

Le stade de la préhension digito-palmaire, entre 6 et 12 mois

Plus les bébés grandissent, plus ils commencent à intégrer leurs doigts dans le processus de préhension. Ils les utilisent donc en plus de leur paume pour saisir les objets, mais la coordination reste limitée. Par exemple, ils peuvent attraper des objets plus petits et commencer à les manipuler avec leurs doigts, mais le contrôle est encore rudimentaire.

Le stade de la préhension tridigitale, entre 12 et 18 mois

Là, les enfants commencent à utiliser leur pouce, leur index et leur majeur de manière plus coordonnée pour manipuler des objets de différentes tailles. Ils peuvent attraper des aliments entre leurs trois doigts, comme avec une pince.

Le stade de la préhension bidigitale, entre 18 et 24 mois

La coordination des doigts continue de s’améliorer et ils peuvent maintenant saisir des objets plus petits avec seulement le pouce et l’index. Cette étape fait progresser les enfants vers des gestes plus contrôlés.

Le stade de la préhension tri-digitale mature, vers 3 ans 

À présent, les enfants peuvent utiliser leur pouce, leur index et leur majeur de manière plus habile. La coordination des mouvements des doigts s’améliore, ce qui autorise des activités telles que l’empilage de blocs, le dessin avec des crayons et les premières tentatives d’habillage autonome.

Le stade de la préhension digito-pulpaire, vers 4 ans

Entre trois et quatre ans, les enfants développent une préhension digito-pulpaire plus avancée. Ils utilisent alors leurs doigts et en particulier leurs pouces de manière plus coordonnée. Leur contrôle des mouvements des doigts continue de s’améliorer, pour aller vers l’accomplissement de tâches plus complexes.
Attention, chaque enfant se développe de façon unique et il peut évidemment exister des disparités non pathologiques dans les stades d’acquisition de la coordination fine !

Comment stimuler l’écriture grâce à des exercices de motricité fine ?

Chez une personne qui présente des troubles de l’écriture, il peut être intéressant de proposer la mise en place d’exercices de motricité fine. 

Tout d’abord, ces exercices peuvent renforcer les muscles des mains et des doigts, pour maintenir une prise de crayon adéquate lors de l’écriture. En développant la force musculaire des doigts et du poignet, il est possible de mieux appliquer une pression uniforme sur le crayon. C’est ce qui va favoriser une écriture plus fluide.

En outre, les exercices de motricité fine améliorent la coordination œil-main, qui permet par exemple de suivre des lignes tout en écrivant. Dans le cadre d’une dysgraphie, il est donc important d’apprendre à coordonner les mouvements des mains avec ce que l’on voit.

Les exercices de motricité fine vont aussi stimuler le développement du contrôle postural et de l’équilibre, et inversement. Une bonne posture permet tout simplement de mieux contrôler les mouvements et d’éviter les tensions musculaires lors de l’écriture. Ainsi, en intégrant des activités qui sollicitent l’équilibre, on s’assure d’une base solide sur laquelle le geste graphique peut se déployer.

Enfin, les exercices de motricité fine font aussi appel au développement cognitif. Ils encouragent par exemple la concentration pour résoudre des problèmes ou encore la créativité. En pratiquant des activités qui exigent une attention soutenue, on renforce la sphère cognitive. Avec à la clé, une amélioration de l’attention, en l’occurrence pendant l’écriture.

Quels exercices pour renforcer la coordination motrice fine ?

Dans la vie quotidienne, il y a de nombreuses activités qui peuvent constituer un support naturel pour la motricité fine : 

Mais il existe également une façon plus cadrée et progressive pour travailler la motricité fine : le programme Soundsory.

Il s’agit d’un programme qui utilise une approche multisensorielle innovante combinant la musique et le mouvement. Conjointement, ces leviers servent à stimuler le développement sensoriel, moteur et cognitif. 

Les exercices auditifs et moteurs visent d’abord à améliorer l’intégration sensorielle, c’est-à-dire la capacité du cerveau à traiter efficacement les informations sensorielles provenant de différentes sources. Une meilleure intégration sensorielle peut favoriser une meilleure coordination motrice, et donc la motricité fine nécessaire pour l’écriture.

Les exercices du programme Soundsory favorisent aussi une coordination « tête/corps», renforcée par les connexions entre le système moteur et le système auditif. En travaillant la motricité globale, on arrive petit à petit à des activités de coordination fine qui améliorent in fine le geste graphique.
Par ailleurs, le programme Soundsory inclut des exercices corporels qui stimulent le système vestibulaire impliqué dans l’équilibre, la coordination et la perception spatiale. Un système vestibulaire bien régulé contribue à une meilleure posture, une stabilité améliorée et donc à une écriture plus précise.

Voici 5 exercices de motricité fine que vous retrouverez sur l’application Soundsory, disponible sur l’App Store et Google Play !

Le piano

Les croisements de doigts

Le jeu du nez

Le jeu du pouce

La petite araignée

En réalisant ces exercices avec régularité, c’est le système sensoriel global qui va se trouver renforcé, à la base de la pyramide des apprentissages. C’est sur ce socle, de meilleures compétences en graphisme vont pouvoir se déployer.

Vous voulez en savoir plus ? Rendez-vous sur le site Soundsory pour obtenir un accès test gratuit aux exercices !

Ressources 

Le site du programme Soundsory.
Une compilation d’activités de motricité fine, issues de la méthode Montessori.