La motricité globale ou gross motor en anglais, fait référence aux mouvements amples effectués par les grands groupes musculaires du corps, par opposition à la motricité fine. Par exemple, marcher, sauter, courir ou grimper. Ces mouvements sont essentiels au développement physique et à la mobilité d’une personne. Ils jouent aussi un rôle dans la qualité de vie globale, qu’il s’agisse des activités quotidiennes ou de la pratique d’un sport. Le développement de la motricité globale permet à un enfant d’améliorer petit à petit son équilibre, sa musculature, sa coordination. En outre, ces compétences constituent le socle de la mise en place de capacités cognitives essentielles, telles que le langage, les compétences sociales ou encore l’attention. Dès lors, est-ce que travailler la motricité globale permettrait d’améliorer les troubles de l’attention ? On vous explique ! 

Le développement de la motricité globale chez l’enfant

Le développement de la motricité globale chez l’enfant est un processus qui prend son origine dès les premiers mois de vie. Attention, comme toutes les compétences, motrices ou cognitives, il existe des disparités dans les âges d’acquisition ! 

  • De la naissance à 6 mois

Dès les premiers mois de vie, les nourrissons commencent à développer des compétences motrices de base. Vers l’âge de 2 mois, ils peuvent suivre des objets en mouvement avec leurs yeux. Autour de 6 mois, les nourrissons peuvent généralement se retourner du dos au ventre et vice versa et ils commencent à soutenir leur poids sur leurs membres supérieurs pendant de courtes périodes, lorsqu’ils sont sur le ventre.

  • De 6 mois à 1 an

Sur cette période, la motricité globale fait un véritable bond en avant. Vers l’âge de 7 à 9 mois, la plupart des bébés sont capables de s’asseoir sans soutien, c’est une étape importante dans le développement moteur. À 9 mois, certains enfants commencent à ramper, s’appuyant sur un réflexe de reptation. Autour de 1 an, l’enfant va se mettre debout en s’appuyant sur des meubles et peut même tenter des premiers pas, en se tenant à un support.

  • De 1 à 2 ans

Au cours de cette période, les tout-petits continuent à améliorer leur motricité globale et à acquérir de nouvelles compétences. Vers l’âge de 15 mois, la plupart des enfants peuvent marcher seuls, bien que leur démarche puisse être maladroite au début. Entre 18 et 24 mois, les enfants commencent à vouloir grimper sur des meubles, monter et descendre des escaliers avec l’aide d’un adulte. Ils peuvent aussi commencer à expérimenter des activités plus physiques telles que le saut et le lancer de ballon.

  • Entre 2 et 3 ans 

À mesure que les enfants approchent de l’âge de 2 ans, la motricité globale continue de s’améliorer. Ils deviennent plus habiles dans leurs mouvements, gagnent en équilibre et en coordination. À cet âge, de nombreux enfants peuvent sauter avec les deux pieds, courir avec plus d’assurance et même commencer à pédaler. Le contrôle moteur fin se met en place, ce qui permet de manipuler de petits objets avec plus de précision.

  • À partir de 3 ans

Les enfants continuent à perfectionner leur motricité globale et à explorer de nouvelles activités physiques. Ils peuvent devenir plus compétents dans des activités telles que la marche sur une ligne droite, le saut à cloche-pied et la montée et la descente d’escaliers sans aide. Les compétences en matière de coordination œil-main s’améliorent également, ce qui leur permet de participer à des activités telles que le coloriage, le découpage et la manipulation de petites pièces de jeu.

Autour de 5 ans, les schémas moteurs adultes sont en place, et vont s’améliorer au fil des expériences et des activités : équilibre, coordination, pédalage, lancer de ballon… 

En résumé, chaque étape du développement de la motricité globale est caractérisée par l’acquisition de nouvelles compétences et la consolidation des compétences pré-existantes. 

À travers elle, c’est tout le système sensoriel qui se déploie, visuel, vestibulaire et proprioceptif.

Les mécanismes cérébraux impliqués dans la grande motricité

Pour comprendre la relation entre la motricité globale et les compétences cognitives, il faut connaître les mécanismes cérébraux qui sont en jeu. Effectivement, plusieurs régions du cerveau interviennent dans la coordination et le contrôle des mouvements, notamment le cortex moteur, le cervelet et le tronc cérébral.

  1. Le cortex moteur primaire 

Situé dans le lobe frontal du cerveau, le cortex moteur primaire est responsable de l’initiation et de la régulation des mouvements volontaires. En deux mots, il envoie des signaux aux muscles via les voies nerveuses pour exécuter des actions précises. Par exemple, lever un bras ou faire un pas. 

Dans le contexte de la motricité globale, le cortex moteur primaire est impliqué dans la planification et l’exécution des mouvements amples nécessaires à des activités telles que la marche et la course.

  1. Le cervelet 

Le cervelet se trouve à la base du cerveau. Il est essentiel pour la coordination motrice et l’équilibre. Il reçoit des informations sensorielles provenant des yeux, des oreilles et des muscles et il les intègre pour produire des mouvements fluides. 

Le cervelet joue un rôle dans le maintien de l’équilibre lors des activités physiques, des plus basiques aux plus élaborées.

  1. Le tronc cérébral

Cette région du cerveau est responsable de la régulation des fonctions vitales telles que la respiration ou encore la fréquence cardiaque. En motricité globale, le tronc cérébral assure la coordination des mouvements.

Tout au long de la vie, les activités physiques impactent le développement de la motricité globale chez les enfants, comme chez les adultes. À tout âge, on peut ainsi améliorer la force musculaire, la coordination des mouvements ou encore l’équilibre.

Motricité globale et trouble attentionnel

On pourrait croire que les troubles de la motricité globale et les troubles attentionnels sont deux domaines distincts. Mais il se trouve qu’ils sont interconnectés !

Typiquement, les troubles de la motricité globale affectent la capacité à effectuer des mouvements amples et coordonnés. Les troubles des apprentissages se manifestent, quant à eux, par des difficultés dans l’acquisition et l’utilisation des compétences académiques telles que la lecture, l’écriture et l’attention soutenue. .

Impact sur l’attention et la concentration 

Les enfants qui rencontrent des difficultés avec la motricité globale peuvent également rencontrer des troubles en ce qui concerne l’attention et la concentration. 

Les activités qui nécessitent une coordination motrice peuvent être plus exigeantes pour ces enfants. Ils peuvent manifester une distractibilité et une difficulté à rester concentré pendant de longues périodes. Cette difficulté à maintenir l’attention peut affecter la capacité à absorber et à traiter les informations. D’où un impact sur les apprentissages académiques.

Développement du langage et de la communication 

La motricité globale joue aussi un rôle important dans le développement du langage et de la communication. 

En effet, les mouvements corporels sont souvent utilisés pour accompagner et renforcer le langage oral. Par exemple, dans la gestuelle qui accompagne le discours ou dans l’accès à des activités qui forgent le développement global.

Les enfants qui ont des difficultés avec la motricité globale peuvent donc avoir du mal à utiliser les mouvements de manière cohérente, ce qui peut affecter leur capacité à communiquer efficacement.

Par ricochet, cela peut entraver la progression scolaire, en particulier dans des domaines tels que la lecture, l’écriture et la compréhension orale.

Difficultés de coordination œil-main

La coordination œil-main est essentielle pour l’écriture, la lecture, mais aussi le dessin et plus généralement la manipulation d’objets.

Quand la motricité globale est troublée, on peut éprouver des difficultés à coordonner les mouvements oculaires et manuels. De fait, cela peut affecter la capacité à effectuer ces tâches avec précision. Par exemple, pour tracer des lettres ou dessiner des formes. 

Cela peut donc entraver l’apprentissage de l’écriture et des compétences graphiques.

Estime de soi

Les enfants qui rencontrent des difficultés avec la motricité globale peuvent aussi avoir une sphère émotionnelle troublée. Cela influence logiquement l’estime de soi et la motivation à apprendre. 

Ces sentiments négatifs peuvent créer un cercle vicieux où les difficultés motrices et les troubles des apprentissages se renforcent mutuellement.

Astuces pour travailler la motricité globale

Pour aborder efficacement la motricité globale, il faut avoir en tête ses quatre dimensions fondamentales : 

  • La coordination permet d’ajuster entre elles les différentes parties du corps pour arriver à la réalisation d’une activité motrice.
  • La dissociation est la possibilité de mobiliser certains segments musculaires tout en laissant d’autres au repos. 
  • L’inhibition a pour but de contrôler ses muscles pour réprimer un mouvement.
  • L’équilibre concerne tout simplement le fait de ne pas tomber !  

Aujourd’hui, on sait que les jeux moteurs, le sport, le mouvement en général est une bonne façon d’aller solliciter la motricité globale. 

Le programme Soundsory pour améliorer la motricité globale

Le programme Soundsory utilise la musique et les activités physiques pour stimuler les fonctions cognitives et favoriser la création de nouvelles connexions cérébrales. Ce travail peut contribuer à améliorer un trouble de l’attention.

Soundsory une méthode qui exploite la plasticité cérébrale, soit la faculté du cerveau à modifier et à renforcer ses connexions neuronales.

Comment ça marche ? 

La musique, modifiée par un filtre dynamique, retient l’attention du cerveau. L’entraînement sensoriel, à la fois régulier et intensif, est diffusé par conduction osseuse et aérienne. Conjointement, les exercices moteurs soutiennent le cerveau dans le traitement des informations neurosensorielles. En outre, la répétition des sessions d’entraînement aide à établir de nouvelles connexions neuronales sur le long terme.

Il faut garder en tête que les mouvements corporels sont essentiels pour traiter les troubles de l’attention. Le système vestibulaire, localisé dans l’oreille interne et responsable de l’attention, est ici stimulé par le rythme des musiques du programme pour améliorer notamment la coordination. 

Cette approche sensorimotrice devient un moyen d’améliorer globalement les compétences motrices, telles que la régulation de l’énergie, la coordination, l’attention, les fonctions exécutives ou la maîtrise de l’impulsivité, notamment dans le cadre d’un trouble attentionnel.

Enfin, sur le plan psychoaffectif, le programme multisensoriel Soundsory a un impact positif sur la confiance et l’estime de soi chez les personnes en difficulté du côté des apprentissages. 

5 exercices pour stimuler la motricité globale 

Retrouvez ces exercices sur l’application Soundsory, disponible sur l’App Store et Google Play !

Saut de face et de dos

Ouvert / Fermé 

Reptation croisée

La luge

Les Jumping Jacks

Ressources 

Le site du programme Soundsory pour tout savoir sur cet outil innovant. 

Une grille de développement pour repérer les compétences motrices selon les âges d’acquisition.

Une vidéo explicative des grands principes du programme Soundsory.

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