Si votre ado a été diagnostiqué dyslexique lors d’un bilan orthophonique, vous savez que sa vie scolaire sera émaillée de défis, petits et grands. L’apprentissage de l’anglais en est un. Vous vous dites sûrement : « C’est déjà compliqué en français, alors peut-il vraiment apprendre une langue étrangère ? Comment l’aider dans son apprentissage de l’anglais ? ». Il est vrai que l’anglais avec ses quelques 1120 graphèmes et 40 phonèmes (33 et 25 pour l’italien, à titre de comparaison) est une langue compliquée et pourtant indispensable. Alors, peut-on vraiment apprendre à parler anglais quand on est dyslexique ? Nous allons voir ensemble les spécificités de la langue de Shakespeare et analyser pourquoi elle peut être problématique pour les ados porteurs d’un trouble spécifique du langage écrit. Mais, surtout, vous trouverez dans cet article des conseils pour accompagner au mieux votre enfant vers l’anglais !

Les spécificités de la langue anglaise

La langue anglaise présente des particularités phonologiques (autrement dit au niveau des sons) qui peuvent rendre l’apprentissage difficile pour les enfants dyslexiques. En tant que parents, il est important que vous cerniez ces particularités, ces aspects spécifiques pour vous aider à soutenir vos ados dans leur parcours linguistique !

L’anglais est une langue riche en sonorités

L’une des caractéristiques distinctives de l’anglais est sa richesse en sons et en phonèmes. Contrairement à certaines langues où la correspondance entre lettres et sons est plus prévisible (l’espagnol, par exemple), l’anglais possède une grande variété de sons. Ces sons peuvent être représentés de différentes manières, ce qui rend la mémorisation complexe. 

Par exemple, le son C (de carotte) peut être écrit de différentes façons en anglais. Comme dans cat, kangaroo ou school. Cette diversité de sons (phonétique) peut poser un problème aux enfants dyslexiques, car ils ont déjà du mal à établir des correspondances fiables entre les lettres et les sons en français. 

Le cas des paires minimales en anglais

Autre subtilité de la langue anglaise : les paires minimales. Autrement dit, l’existence de mots qui se distinguent uniquement par un seul phonème (un seul son).

Par exemple, ship (le bateau)  et sheep (le mouton) ne diffèrent que par le son I et il y a bien une distinction de sens entre les deux mots. En français, on peut penser à la paire fruit et bruit, par exemple. 
Là encore, il s’agit d’une subtilité phonologique qui peut être une vraie source de confusion pour les adolescents dyslexiques. En effet, la capacité à percevoir et à manipuler les unités auditives est souvent altérée dans le trouble dyslexique.

Scrabble anglais et dyslexie

Les défis liés au trouble spécifique du langage écrit

Maintenant que nous avons clarifié les nuances de la langue anglaise, prenons le sujet dans l’autre sens ! Nous allons analyser de quelle façon le trouble des apprentissages qu’est la dyslexie peut impacter l’apprentissage de l’anglais, en particulier. 

Les mouvements articulatoires de la langue anglaise

Certains enfants dyslexiques combinent des troubles du langage écrit avec des difficultés dans le langage oral. On remarque parfois un vocabulaire faible, des difficultés à accorder grammaticalement les phrases, ou encore des difficultés d’articulation. 

Apprendre une autre langue, c’est aussi devoir s’adapter à d’autres schémas moteurs articulatoires, par exemple le th ou le r, en anglais. En somme, c’est une autre action à ajouter à la charge cognitive linguistique de la langue (en plus de convoquer du vocabulaire, comprendre la question posée, élaborer une phrase, se souvenir de l’échange, accorder le verbe, etc.). 

Le traitement des informations phonologiques

Souvent, les adolescents dyslexiques rencontrent des difficultés dans le traitement des unités phonologiques (l’unité de base étant la syllabe), ce qui influe directement sur leur capacité à reconnaître et à reproduire les sons de la langue. L’altération de la conscience phonologique provoque chez les enfants dyslexiques une difficulté à segmenter et à manipuler les sons, déjà dans leur langue maternelle.

L’anglais, avec sa complexité phonologique, devient donc un terrain particulièrement glissant… C’est comme si l’enfant se trouvait désormais face à deux systèmes phonologiques complets à apprivoiser, au lieu d’un.

La mémorisation du vocabulaire anglais

Pour apprendre une langue, il faut pouvoir stocker un nouveau vocabulaire en mémoire et y faire appel lorsqu’on en a besoin. Or, l’apprentissage du vocabulaire anglais peut également être entravé par la dyslexie. 

La mémorisation des mots et même la reconnaissance visuelle des lettres posent problème dans un trouble spécifique du langage écrit. Cela impacte directement la fluidité de la lecture de l’anglais et aussi, plus largement, la mémorisation des mots et, par ricochet, la communication orale.

La construction des phrases anglaises

En ce qui concerne la grammaire, les ados dyslexiques peuvent avoir du mal à saisir les structures syntaxiques complexes (c’est-à-dire la construction des phrases) de l’anglais. 
Bien sûr, on a tendance à penser que la dyslexie se cantonne à des difficultés dans le domaine de la lecture ou du langage écrit en général. Or, elle peut aussi influencer la compréhension et la production du langage oral, puisqu’il y a des mécanismes de traitement similaires qui sont en jeu. Les règles grammaticales subtiles de la langue anglaise peuvent donc représenter un défi supplémentaire pour les enfants dyslexiques.

Livres d'anglais et dyslexie

Astuces et conseils pour soutenir l’apprentissage de l’anglais

Maintenant que vous connaissez les spécificités de la langue anglaise et les défis auxquels sont confrontés les enfants dyslexiques, vous vous demandez sûrement comment accompagner votre adolescent dans cet apprentissage…

Voici nos meilleurs conseils. 

Chantez en anglais 

Pour renforcer la conscience phonologique, vous pouvez proposer à votre ado de chanter en anglais avec des chansons de son artiste préféré. Si elles sont sous-titrées, c’est encore mieux pour favoriser l’association lettre/son !

Travaillez la langue différemment avec le casque Pronounce

Un dispositif peut aider votre ado à travailler facilement la prononciation de l’anglais à la maison : le casque Pronounce.

Le principe : pendant quelques minutes, l’adolescent va écouter une courte histoire, mise au point par des neurolinguistes et interprétée par des anglophones natifs. Ensuite, il est amené à répéter des unités de plus en plus longues, entendues dans l’histoire (son/syllabe/mot…).

Pendant ce temps, le filtre du casque module le retour vocal, en appuyant sur les fréquences et le rythme propres à la langue anglaise pour habituer l’oreille, améliorer la perception auditive et la reproduction à voix haute. 

Le résultat : une fluidité et une intonation améliorées, une meilleure compréhension orale, plus intuitive et moins littérale et une utilisation plus spontanée des spécificités de la langue (grammaire/syntaxe/lexique).
Un programme linguistique original et immersif inspiré de la méthode Tomatis, qui a fait ses preuves !

Casque Pronounce et dyslexie

Lisez en anglais

Faites de la lecture en anglais une habitude quotidienne, même s’il ne s’agit que de quelques pages d’une BD ou d’un magazine comme Vocable.

Choisissez des livres adaptés au niveau de votre enfant. Le but, c’est de renforcer la familiarité avec la langue, d’améliorer la fluidité de lecture et, au fil du temps, de nourrir le stock de mots. 

Sollicitez la mémorisation

Pour enrichir le stock de mots en anglais, il existe des cartes mentales, axées sur la mémorisation visuelle des règles de grammaire et de conjugaison. 

La mémoire est un domaine qui peut être déficitaire chez les dyslexiques, d’où l’intérêt de la solliciter aussi en anglais !

Let’s celebrate ! 

Autrement dit : fêtons chaque progrès effectué par l’ado ! 

Quotidiennement, l’enfant dyslexique est confronté à des défis d’expression et de compréhension, dans sa propre langue et dans les langues étrangères, le cas échéant. Il déploie des efforts cognitifs significatifs pour faire face à toutes ces épreuves et peut parfois se décourager ou nourrir une confiance en lui altérée.

Votre mission en tant que parent : l’aider à cultiver sa confiance. 

Cela passe par la valorisation des petites victoires, scolaires, artistiques ou sportives, mais cela peut aussi se travailler dans le cadre d’une thérapie. N’hésitez donc pas à pousser la porte d’une psychologue pour mettre en place une prise en charge qui peut soutenir votre enfant émotionnellement. 

En conclusion, bien que l’apprentissage de l’anglais puisse représenter un challenge pour les adolescents dyslexiques, il existe un panel de solutions, d’astuces, de matériels qui peuvent aider votre enfant. En tant que parents, vous jouez un rôle essentiel dans la construction de la confiance en soi de votre enfant et dans la création d’un environnement favorable à l’apprentissage en général, de l’anglais en particulier. Avec patience, persévérance et des outils adaptés, votre enfant va pouvoir progresser dans l’apprentissage de la langue anglaise. À son rythme. N’hésitez pas à tester nos astuces, à les adapter à votre contexte familial avec bienveillance et bonne humeur. Maintenant, vous le savez, apprendre l’anglais quand on est dyslexique, c’est possible. You can do it

Sources et Ressources 

Le site du programme Pronounce, à découvrir ! 

La chaîne YouTube Pronounce, avec de courts exercices de répétition pour améliorer sa prononciation.

Pour les ados, une chaîne YouTube dédiée aux chansons d’artistes modernes, toutes sous-titrées.